{ Rien qu'une ombre, une silhouette.

" Rien qu'une ombre, une silhouette. "
Libre ♪

La nuit tombait sur les terres d'Amarine Lanka, lorsque un étalon arabe, quelque abimé par les éléments, à la carrure forte et à la robe sombre mit pour la première fois un pied dans le ' paradis du cheval ', traversant la muraille au niveau d'une faille causée par le dernier rictus du climat. C'était un cheval sauvage, il l'avait toujours été, même si a une époque plus sombre de sa vie, le bai avait vécu chez les humains. Refusant catégoriquement à chaque fois que quiconque éssayait de le dominer, torturé et battu jusqu'à la soumission, il avait pris l'initiative de s'évader, et sans grand mal, il avait franchit la barrière de son paddock, et s'était enfuit vers l'horizon, là ou on parlait du paradis des chevaux. Le bai s'était renommé, ne supportant plus son nom d'origine, choissisant un nom plus réaliste, au sens propre : Reality Bites, Morceaux de Réalité.

Le grand bai avançait donc agilement, sans bruit, sa tête basse, sa silhouette svelte se détachant à peine de la plaine sur laquelle il avait choisit de faire son entrée sur AL. L'astre solaire se déclinait rapidement, baignant encore quelques instants de sa lumière mourante, rendant le ciel comparable à un champ de bataille de couleur, sa palette allant du rouge sang à l'orangé éclatant. Le bai s'immobilisa un instant, son regard impassible porté vers le ciel aux milles teintes. Un souffle lui échappa, et le grand mâle repris son chemin. Lui ne savait pas encore qu'il débouchait en réalité dans la terre des Slikos, sur le Champ Orageux même. Lorsqu'il eut un atteint un certain repère dans la traversée du champ, il ne suffit que d'un seul posé de pied. Il n'y eut pas de tonnerre, pas d'orage pour prévenir. Un éclair, violent et absourdissant, frappa le sol à quelques metres du bai, qui s'immobilisa, confus. Il releva son regard sur le ciel, mais celui-ci était paisible. Il refit un pas, puis deux, et obtint la même réaction, sauf que cette fois-ci, l'étalon dut bondir sur le coté pour éviter l'éclair. Il fit quelques pas de plus, les éclairs semblaient s'êtres estompés. Il s'immobilisa, soufflant, et après une longue hésitation, Re' repris son chemin, toujours en alerte, croyant qu'il en avait finit avec les caprices des éléments.

Après cette longue journée, me voici encore entrain d'explorer un peut le territoire, bien que je connaisse chacun des lieux ici, à Amarine Landka. Le soleil débute sa course contre la lune, et des milliers de couleurs s'emparent alors du ciel. Ce dernier prends une teinte orangée, virant vers le rouge sanguinaire. Émerveillée par cette palette de couleur, je décide de m'arrêter, et observe avec admiration les cieux. Encore une journée qui touche à sa fin, une journée de plus ici. Ce qui me désole, en fin de compte, c'est que je ne connais pas tellement de chevaux ici. J'ai dut en croiser un ou deux, pas plus. Et encore, je ne connais rien d'eux. Il faut dire aussi que je ne suis pas une jument très simple avec mon caractère, je ne me laisse pas faire, et ne suis pas du genre à aller vers les autres. Un peut lassée d'observer le ciel sans rien faire, je décide de reprendre le pas, et regarde les alentours, histoire de me situer un peut à travers ce vaste territoire. A porté de vue, un immense champs. Il me semble qu'il s'agit là du champs où des éclairs éclatent à chacun des pas que l'on effectue. Enfin, ce n'est qu'une légende, je ne sais pas vraiment s'il faut y croire. Et alors que j'avance calmement, un bruit surgit, puissant, fort, lourd. Paniquée, je m'arrête, pilant, et hennis, mes oreilles viennent se coucher. Je laisse alors mes yeux aller de droite à gauche, et remarque une silhouette dans le champs. Cette dernière est immobilisé, comme traumatisé par quelque chose. Puis, elle reprends sa marche, et là, un éclair éclate droit sur elle. Les yeux écarquillés, je me met à galoper alors vers la silhouette. Mais à peine je pose un sabot sur le champs, qu'un éclair tente de me toucher. Je pile alors rapidement, et recule. Alors la légende dit donc vrais. Je me met à hennir, appelant le cheval présent. Il faut qu'il revienne vers moi, s'il ne désire pas finir carboniser par l'un de ces éclairs. Tout ceci m'impressionne, je n'avais jamais remarqué que cette légende sévère vrais. Mes yeux observent avec attention la silhouette du cheval dans le champs, et j'attends patiemment qu'il me réponde, ou vienne à moi.

L'inquiétude du bai s'approfondit, lui qui était presque obligé de danser sur place pour éviter de se faire carboniser. Il s'était arreté, completement immobile, lorsqu'un long hennissement parvint à ses oreilles fines. Il se retourna, faisant, sans le vouloir, un pas de plus qui lui mérita un autre éclair à quelques mètres de là ou il se tenait. Ses yeux perçants fusillèrent la pénombre, cherchant le cheval assez fou pour avoir osé s'aventurer sur cette plaine après lui. Ses yeux tombèrent sur une silhouette svelte, reculée de quelques mètres par rapport à la plaine. Re' tendit ses naseaux en l'air, lui rendant son hennissement. Dans l'appel de l'autre équidé, Bites releva un appel, elle avait l'air de le rappeler vers le bord. Peut-être savait-elle que cette plaine était capricieuse. La forme, qui appartenait sans doute à une jument, immobile, se mit à galoper vers le bai, et avec alerte, il l'appela rapidement, comme pour la prévenir. Trop tard, la silhouette s'engagea sur la plaine, et à peine avait-elle posé un sabot sur celle-ci, un éclair toucha le sol près d'elle, la faisant sursauter, et bondir en arrière. Re' fut heureux de voir qu'elle ne semblait ne pas avoir été touchée. Il soupira, ses yeux jaugeant la distance entre lui et le bord.

Soudainement, avec un bon en avant, Reality se propulsa au galop, slalomant, tandis qu'il sentait et entendait les éclair frapper tour à tour là ou il avait été à peine quelques secondes plus tot. Accélérant l'allure, ses yeux rivés sur le bord de la plaine, qui se rapprochait de plus en plus rapidement. D'un coup, l'imposant étalon prit son appui, et fit un énorme bond en l'air, survolant la fin de la plaine, pour attérir de l'autre coté. Il trébucha, mais se ratrappa, finissant sa course folle en sécurité, se posant près de la silhouettte qui se révélait être une jument grise. Il eut un lèger sourire, regardant les éclair s'acharner sur la plaine. Un soupir de soulagement s'échappa d'entre les lèvres cendrées du grand bai, qui tourna son regard amusé vers la grise.

« Eh ben. » Souffla-t-il, voulant en quelques sortes exprimer sa gratitude.

" Disons que cet endroit est... capricieux "

" Puis-je savoir votre nom ? "

Avec une grande rapidité, le grand arabe jeta un coup d'oeil sur son corps puissant. Il ne semblait rien avoir, même pas un cheveu hors de place. De derrière ses yeux de glace, l'étalon fixa la plaine, à nouveau calme et sereine. Il le retiendrait, tardant à revenir ici. Heureusement que le créateur de ces lieux avait tout de même laissé un fin espace, s'étendant sur quelques mètres, au bord de la plaine pour laisser aux êtres la vie sauve. Re' en était sur, il n'aurait pas su durer encore très longtemps, ainsi menacé par les caprices du temps. Devant lui, le chemin en sable sur lequel ils s'était réfugiés, donnait sur un petit bois, qui bordait la plaine, mais le bai décida de faire la visite de celle-ci plus tard, lorsque son pouls et sa respiration auraient repris leur rythme normal. Sa respiration précipitée résonnant dans ses oreilles, le mâle reposa son regard une fois sur la plaine, ses prunelles plissés. Un petit soupir soulagé attira son attention, et le sombre pivota sa tête, reposant son entière attention, jusqu'à là distrait, sur la jument. Un fin sourire prit place sur son visage, ses traits s'adoucissant, ses oreilles retrouvant une position neutre, et Bites aquiesca, lentement.

« C'est le moins qu'on puisse dire. »

Le mâle aux traits arabesques, encore illuminé par les halos du soleil en déclin, releva son regard sombre sur la palette orangée, les couleurs dansantes de la mort de l'astre solaire en ce jour. Re' les fixa avec une certaine hésitation. A peine était-il arrivé sur Amarine Lanka, qu'il avait entendu de la légende de l'inconnu. Cet inconnu, personne ne savait qui c'était, mais c'était quelqu'un - ou quelque chose - qui rodait sur AL, semant la panique au coucher du soleil. Re' était loin d'avoir peur, simplement il avait préferé une arrivée plutot tranquille et discrète sur ces terres, chose qui semblait d'ors et déja, ratée. Secouant son encolure, l'étalon replaça son toupet sur un oeil, gardant celui près de la jument liberé. La grise s'enquit sur son nom, et le bai resta impassible, laissant le sourire enigmatique sur ses lèvres.

« Vous le pouvez. Reality Bites, je préfère Re'. Et le votre ? »

" Enchantée, Re'. Le mien ? Swanny Valentina, mais vous pouvez le raccourcir à vos souhaits. "

Si ce mystérieux personne trouvait un jour Re', s'il tentait ne serais-ce qu'un fois, de l'agresser, le grand bai saurait parfaitement comment le mettre en pièces. Non pas qu'il soit sanguinaire, loin de là. L'arabe était même quelqu'un de plutot pacifiste et de réfléchi, mais comme tout le monde, il avait ses instants de folie, ses instants de haine incontrolée, qui, une fois seulement, avaient terminé en un cadavre de plus pour le monde des morts. Heureusement, ce n'était pas quelqu'un que le bai tenait près de son coeur, alors sa mort ne lui infligea que de la gaïté. Mais les proches de sa victimes n'avaient pas tardés à attaquer l'étalon, qui, se retrouvant dominant malgrés lui, avait dut léguer son poste et abandonner sa famille. Sans regrets - Ou alors il jouait très bien la comédie, ce qui était fort probable - le mâle à l'âme sombre avait repris son chemin. Il n'avait pas peur de cet ' inconnu ' mais plutot peur pour les moins forts de ce monde, pas les étalons, au contraire, leur passage ne le toucherait guère. Non, celles pour qui il s'inquiétait, c'était les juments, douces, frèles, en grand besoin d'aide lorsqu'elle se retrouvaient toutes seules, la nuit, en face d'un étalon sombre et mystérieux qui ne leur voulait que du mal. Re' releva sa tête racée vers la grise, un sourire fin se glissant sur ses lèvres. Nombreuses étaient les ressemblances entre la scène à laquelle il venait de penser, et celle qui vivait actuellement. Seulement il manquait les mauvaises intentions que le bai était sensé éprouver pour la grise.

Une voix mélodieuse attira son attention sur celle-ci, et il releva son regard, a demi cachée par le toupet dansant de l'étalon. Il trépigna, déplaçant ses hanches de quelques pas sur la droite, pivotant sur lui même, l'encolure arrondie, à force de l'habitude. Le nom de la jument vint carresser les oreilles du sombre, qui se hâta de l'impregner dans sa mémoire à tout jamais. Laissant échapper de ses lèvres charbonneuses, un bref « enchanté », le mâle fit un pas en avant, ses yeux plissés, dansant entre les bois sombres et inexplorés qui l'attiraient tant, et la jolie grise à laquelle il aurait put attacher les mêmes adjectifs que les bois. Il enchaina quelques pas, puis hocha, la tête, comme pour inviter Valentina à l'accompagner, soulignant son invitation d'une brève interrigation orale.

« Exploration ? »

" Hum.. Pourquoi pas. "

Ce que le grand brun pensait ou ressentait, à moins qu'il laisse consciamment divaguer ses sentiments, était impossible à distinguer, bien que des fois le mystérieux arabe baisse sa garde. Peut-être, tout comme il le faisait maintenant, en compagnie de la grise. D'habitude si méfiant, enfermé à double tours dans sa prison de brume et de mystère, le bai ne se serait jamais laissé gagner si facilement par la confiance. Même s'il aurait surement put sortir du champs orageux sans elle, il se sentait étrange, une confiance innée. Il devait se l'avouer, il se sentait - Déja - bien en sa compagnie, et pensait passer la nuit avec elle, à explorer les bois. Avec une démarche souple et aérienne, ses origines espagnols trahissant son apparence entièrement arabe, l'étalon courba son encolure, son regard sur Valentina, son souffle s'elevant avec grâce vers le ciel, vers l'immensité bleu et sombre. Ses pas dansantes l'amenèrent un peu plus près du boisé, et avec un regard invitant pour la grise, s'enfonçant sous la première rangée d'arbres, surement des chênes, vieux de dizaines d'années, surplombant le couple de chevaux d'au mois deux mètres, laissant un plafond quoiqu'un peu rétréci. Quelques flots de lumière glissaient encore entre les branches fournies. Cela irritait le mâle, qui voulait un peu d'obscurité. Son allure avait ralentie dès qu'il était entrée sous le ciel de branches crochues et de feuilles dansant au gré de la douce brise qui soufflait encore. Re' se repris, repretant de l'entrain à son allure, choissisant un chemin étroit, ou les arbres se resseraient, et là ou le ciel ne gachait plus le noir. Il soupira, un sourire sur ses lèvres, et se tournant, ses yeux hésitant sur la silhouette svelte de la jument. Il se pinça les lèvres, et après quelques secondes de silence immobile, il se retourna, s'engageant dans le couloir étroit, sur le sol de sable, décidé à garder le silence, du moins pour l'instant.

La grise avait dut remarquer sa préférence pour le silence. Mais qu'elle ne le croit pas muet. Lorsqu'il s'agissait de quelque chose d'important, le bai pouvait en déverser des romans. Bites grimaça, sa carrure imposante se faisait attaquer de tout part par les branches et les ronces, mais il persévera. Le chemin était devenu de plus en plus rustique, se perdant dans la végétation trop dense, et au bout de quelques minutes, il ne restait plus de chemin. Re' n'hésita pas, continuant droit devant lui, ses yeux fouillant l'obscurité à la recherche d'un repère. Soudain, il déboucha dans une clairière, au ciel dégagé, une lumière celeste affluant vers là ou les deux chevaux se tenaient. Le bai rejoint le milieu de sol dégagé, qui avait presque une forme ronde. Se retournant, il sourit à Valentina, ses yeux se posant sur le chemin qu'ils venaient de quitter. Il n'était plus. Le bai l'avait perdu. Il tourna, ses yeux dansant sur le bord du cercle. Il n'y avait pas le moindre chemin pour les sortir de là. Il soupira, mais resta serein, se tournant vers la jument.

« Voilà. Je propose que l'on reste ici pour la nuit. Au moins, parlons un peu avant de s'endormir, profitons de la nuit. »

" Oui, c'est plutôt bien comme endroit. Bonne suggestion. De quoi souhaitez vous parler ? "

L'arabe aux traits espagnols leva son regard sombre vers le ciel, son visage illuminé par les rayons clairs des étoiles, et de la lune, pleine et luisante, qui brillait dans le ciel, un voile de soie bleu sombre cousu de milliers de petites perles précieuses. Reality se tourna vers la grise, faisant quelques pas en sa direction, avant de s'arrêter, baissant sa tête pour frotter celle-ci contre un antérieur, agressé par les ronces et le maquis qu'ils avaient traversé. Ses lèvres mi-ouvertes émirent un soupir délicat, et il riva son regard de bronze dans celui de Valentina, un dernier pas les rapprochant encore plus. En effet, les circonstances dans lesquels ils s'étaient retrouvés les avait rapproché. Re' se sentait déja assez proche de la grise. Enfaite, c'était sa seule rencontre sur Amarine Landka, son seul repère. Peut-être étais-ce à cause de cela que le mâle attachait déja autant d'importance à ses relations avec la jument ? Il en doutait. Dans la petite heure qu'ils avaient passé ensemble à traverser le boisé, en éternel calculateur, Bites avait évalué tout ce qu'il pouvait des circonstances et des deux chevaux, et nombreux étaient les ressemblances qu'il avait trouvé entre eux. Il se sentait proche d'elle, tout simplement, sans vraiment savoir pourquoi. Ses yeux déssinèrent à nouveau les courbes douces de la silhouette de la jument arabesque, et franchit rapidement la nouvelle distance qu'il y avait entre eux, de façon à ce que le bai ne se trouve plus qu'à quelques centimètres d'elle.

« De tout. De toi, d'ou tu viens, de tes rencontres, de tes relations, de tes sentiments .. »

Le mâle n'avait pas pris la peine de vouvoyer la jument, en sachant qu'ils étaient un peu coincés tous les deux dans cette espace réduit d'environ cinq mètres carré, sans vrai moyen d'échapper l'un à l'autre. De toute façon, le brun ne croyant pas en de tels stupidités. Qu'est-ce que ça changeais ? Lui montrer du respect ou pas ? Montrer qu'il se sentait proche d'elle ou pas ? Il considérait qu'on n'avait pas besoin de vouvoyer quelqu'un pour lui prouver son respect, et d'une façon ou une autre, il voulait montrer à la grise qu'il se sentait proche d'elle, mais il le ferait d'une autre façon que de la séduire avec des mots, qu'il manipulait mal d'ailleurs. Peut-être étais-ce pour ça que Re' refusait de parler beaucoup. Il savait dialoguer, bien sur, mais mal. Maladroitement, sans aisance dans ses mots. Non, les paroles du grand étalon arabe, c'était les actions. A cette pensée, le brun hésita un instant puis se décida de rester immobile, fixant la jument avec .. Comment décrire le flot tumultueux de sentiments indecriptibles qui se battaient, tous les uns plus puissants que les autres, derrière les prunelles envoutantes de l'étalon ?

" Et bien... Sa fait un petit moment que je suis sur Amarine Landka, mais j'y ai rencontrée peut de chevaux, t'es l'un des seuls d'ailleurs... Avant, je cohabitais à merveille, avec un troupeau de chevaux, c'était ma terre natale, j'étais née là bas, je connaissais tout les lieux, tout les chevaux... J'avais des tas d'amis... Qui me manquent beaucoup d'ailleurs. "

" Et puis, voilà le peux qu'il y a a savoir sur moi, j'ai pas eu une vie exceptionnelle, alors c'est tout ce que j'ai. "

" Et toi, parle moi de toi aussi... "

» Je ne trouve rien d'intelligent à mettre xD