( Real & Nighla )

Intriguée, j'avais décidé de visiter le premier lieu de mon nouveau territoire. Mon, peut être bien grand mot, mais étant seule pour le moment sur ces grandes terres, autant jouer le jeu à fond ! C'est ainsi, toute guillerette, comme à mon habitude, que j'étais arrivée face à cette étrange porte. Mes naseaux frôlaient lentement la porte, ces étranges signes que les anciens appelaient Graphèmes. A chaque souffle sur l'un d'entre eux, celui-ci s'illuminaient. Amusée, je fis le tour des 24 graphèmes s'entremêlants, comme formant des phrases. Puis, tous s'allumèrent en même temps. Intriguée, je reculai d'un pas, et mon sabot frôla le vide. Je couchai les oreilles lorsque les Graphèmes se mirent à trembler légèrement. On aurait dit qu'ils bougeaient sur la porte bleue claire. Ils se mirent à trembler de plus en plus fort, et un grondement s'en échappa. Je grattai le sol de mon postérieur droit, et à nouveau, celui ci rencontra le vide, et des dizaines de petits cailloux dégringolèrent. La panique s'empara de moi quand un bruit sourd cogna à mes oreilles. Il y eut un bruit de porte qui grince, et une lumière bleue m'aveugla. Des bruits de sabots me parvinrent aux oreilles, mais je n'y fis pas attention, car je me rapprochai dangereusement du vide. Mon sabot se coinça dans une saillie rocheuse, minuscule, et je ne pus en sortir. Le sang cognait à mes tympans. Oui, je sais, je suis trouillarde. Mais je voudrais vous y voir, vous ! Je me ratatissai sur moi même, essayant de calmer les battements désordonnés de mon coeur. Le bruit de sabots se rapprocha, un bruit de pas hésitant, comme d'un cheval qui ne savait pas où aller. La silhouette équine se dessina, et les battements de mon coeur se calmèrent - malgré que mon sabot soit toujours coincé. Heureusement, à un mètre de moi se trouvait un petit chemin qui descendait vers le bas de la falaise. J'arrivai à dégager mon sabot, et m'approchai du petit chemin avant de m'engager dessus. Une tête en dessous de l'étalon, je pouvais toujours partir en cas de pépin mais, ma curiosité prenant le dessus sur ma trouille et mon penchant de Miss Catastrophe, je restai là et un demi sourire s'afficha sur mes lèvres.

Pxtain jme sens vraiment pas à la hauteur xD Je suis vraiment désolée, c'que j'ai écrit, c'est nul :-|

La porte achevait de s'ouvrir, sur un tourbillon bleu au bruit assourdissant. Je laissai de côté l'étalon pour l'instant, pour frôler des naseaux l'étrange phénomène. Je m'attendai à ce que ceux-ci rencontrent quelque chose de dur, mais non ; c'est comme-ci je n'avais rien touché. J'avançai d'un pas, et mes naseaux transpercèrent la porte. Le coeur battant, un petit hennissement de frayeur - et aussi un peu de victoire - m'échappa. Face à moi se trouvait quelque chose de bizarre, des murs en pierres, une ruelle sombre, des boites d'où s'échappaient des sacs en plastique. Derrière moi se trouvait toujours la falaise et le grand bai. Puis la lumière du portail s'affaiblit, je reculai d'un pas, et un éclair plus tard, la porte s'était refermée. Devant moi se trouvait à nouveau une porte de bois recouverte de Graphèmes, tous éteints. Je souris joyeusement et franchement en me retournant devant l'étalon. Celui-ci avait l'air déçu de ne me voir qu'à moi, et eut un demi-sourire voulant tout dire. Il me jaugea, je fis de même, toujours souriante. Heureuse de faire une rencontre, mais déjà triste que les terres des Auga ne soient plus qu'à moi, j'attendis quelques secondes après qu'il m'ait saluée. Mon sourire s'effaça lentement, sans raison apparente, tandis que mon regard s'attarda sur l'étrange phénomène de la porte. Puis, reprenant mon sourire franc, mes yeux s'attardèrent sur la musculature de l'étalon et sur les traits de son fin visage. Mon sourire se changea en demi-sourire, et mes yeux se plongèrent dans les siens, brillant de malice. J'ai peut être l'air d'une pouliche inconsciente, je sais. Mais je suis satisfaite de ma vie, n'est-ce pas le principal? J'étais un peu anxieuse vis-à-vis de l'opinion que l'étalon aurait de moi, lui qui avait l'air si sérieux et froid ; cela apparut évident sur mon visage quelques secondes, puis je repris mon masque souriant. Peut importe l'opinion qu'il aura de moi ; cela ne me changera pas pour autant. Ou nous serons amis pour ce que je suis, ou nous ne le serons pas. Oui, voilà, c'est ça. Je m'ébrouai pour chasser les mouches, affluants en cette période de chaleur, tandis que ma queue brassait furieusement l'air. Ma courte crinière s'emmêlait avec le vent, qui soufflait fort avec la hauteur de la falaise. Sans changer mon corp de position, mes yeux se tournèrent vers le bord de la falaise, et vers ce que, d'ici, ils ne pouvaient pas voir : le fleuve tumultueux au fond du gouffre. Mon sabot gratta légèrement le sol, n'étant pas habituée à rester immobile si longtemps. Mais une sorte de magnétisme émanait de l'étalon, et je ne pouvais pas me résoudre à m'éloigner. Finalement, après quelques minutes de silence, je fis ce que j'avais oublié de faire : " Bonjour ... Pourrais-je savoir votre nom ? " Ces derniers mots avaient jailli seuls, mus par une curiosité que je n'avais jamais sû controler. Mes yeux pétillants restaient plonger dans les siens, toujours avec ce demi-sourire malicieux sur mes lèvres.

La petite jument alezane ne broncha pas quand le regard de l'étalon glissa sur son corps en aller-retours peu discrets. Le bai avait l'air surpris, et un peu déçu, comme elle-même quelques minutes plus tôt, au premier regard qu'ils s'étaient échangé. L'étalon devint impassible et fusilla Nighla d'un regard plein de dédain, regard qui arracha à l'alezane un petit sourire en coin. Une grimace s'afficha sur les lèvres du ténébreux étalon aux airs mystérieux, avant que celui-ci ne s'approche à pas feutrés, souriant comme si ce sourire n'aurait jamais du paraître. En quelques foulées, et il fut à côté de la jolie jument. Celle-ci garda son sourire en coin, car son caractère complexe impliquait que , si elle était trouillarde de nature, les juments se croyant supérieures ou étalons sûrs d'eux, Nighla ne se laissera pas marcher sur les pieds, même si elle se met elle même en danger en agissant de cette manière. C'est pourquoi, quand l'étalon se dressa de toute sa hauteur en toisant Nighla, la courageuse petite alezane redressa l'encolure en soutenant le regard transperçant de l'étalon, toujours avec son petit et agaçant sourire en coin. L'étalon s'approcha encore, et ses lèvres brulantes ne furent plus qu'à quelques centimètres des naseaux de la rousse. Celle-ci fut surprise, mais voyant en cet acte moitié intimidation - moitié " N'essaie pas de me résister" , elle n'en laissa rien paraître, et son sourire en coin s'accentua. Quand l'étalon essaya de l'envouter en plongeant son regard dans le sien, l'alezane dégagea son toupet d'un infime mouvement de tête et, redressant un peu plus l'encolure, soutint à nouveau son regard, comme elle l'avait fait juste auparavant. Nighla aperçut que l'étalon s'était raidit, et il perdit de son aplomb, comme si quelque chose le troublait. Nighla bougea légèrement les yeux vers sa droite, et aperçut les vagues s'écrasant avec force contre la paroi rocheuse, tout en aspergeant leurs deux robes. L'eau, élèment des Auga et de la FlowCountry. Donc élèment, aussi, en quelque sorte, du grand baie et de la petite rousse. Sans savoir vraiment pourquoi, Nighla était persuadé que l'étalon était Auga. Puis, d'un coup, le grand bai revint à la réalité. Il se secoua, toussota, et rougit légèrement en s'écartant. Il sortit un marmonnement incompréhensible où excuses se confondaient, et sourit légèrement. Enfin, il prit la parole, et les oreilles de Nighla se dressèrent vers lui pour capter chacune de ses paroles. Reality. Pour quelqu'un qui s'appelle Réalité, il part souvent dans les nuages. Reality ponctua sa phrase d'un " c'est tout " inutile aux yeux de Nighla, et ajouta qu'il était ravi. Comme le nom de l'étalon était court, ou alors raccourci pour que Nighla ne sache pas la suite, la rousse n'indiqua pas son nom entier. " Nighla. De même." Malgré elle, d'un mouvement machinal, en aperçevant que l'étalon frissonait, elle souffla de l'air chaud sur les naseaux de Reality.

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